offensives républicaines , du gachis ?

après avoir lu le dernier bouquin d'Anthony Beevor (la guerre d'Espagne) , j'ai été frappé par la manière assez "inepte" dont ont été menées les offensives au cours du conflit, et particulièrement coté républicain.
Beevor n'est peut être pas très à l'aise avec le coté politique de la guerre et son anti communisme le fait parfois "dériver", mais militairement parlant, il semble être un spécialiste .
quand je dis "inepte", je veux dire que le soldat de base a le plus souvent vraiment été employé comme de la "chair à canon" (ça c'est pas nouveau) mais en plus avec le minimum de soutien ou de logistique.
Coté nationaliste , ça ne semble pas être vraiment flagrant ni systématique , mais les offensives républicaines, montées pour des raisons politiques et non stratégiques, sans soutien aérien, ni préparation d'artillerie , avec une logistique défaillante (voir inexistante) dans tous les domaines (munitions, armes, eau, nourriture, transports, voies de retraite ...) me semblent vraiment catastrophique .
cela n'enlève rien au courage du soldat républicain lambda, bien au contraire , mais le voir ainsi gaspillé, sacrifié, abandonné ...m'a consterné !
qu'en pensez vous ?

Je suis entièrement d'accord... La plupard des offensives Républicaines étaient lancés principalement pour des choix politiques. Les préparations étaient complètement négligés. Du coup, la plupard des offensives réussissent initialement par la surprise puis s'essoufle par manque de soutien et tourne en désastre.

On peut citer de nombreux exemples comme ça, Brunete : percée Républicaine importante par l'effet de surprise, mais l'aviation nationaliste permet de décimer les blindés républicains regroupés. Teruel : attaque massive d'infanterie républicaine, surprise totale mais la contre-attaque de l'Alfambra fera suivre la déroute en Aragon et l'écroulement du front d'Aragon au début de 1938. Ebro : encore une surprise totale mais le manque de soutien aérien, d'artillerie et de ravitaillement fera que l'offensive s'essoufla sur Gandesa.

Le pire dans tout ça, c'est l'entêtement des politiques à poursuivre une offensive perdue d'avance ce qui ne fait que résuire les forces Républicaines. Si les Républicains s'étaient repliés en août 1938 de l'autre côté de l'Ebre au lieu de le faire en précipitation en Novembre, de nombreuses vies n'auraient pas été gâchées...

On remarque bien que les victoires Républicaines sont des victoires défensives : Madrid en Novembre 1936, Jarama 1937, Guadalajara 1937, Linea XYZ 1938. D'ailleurs cette dernière grande victoire, comme le précise Beevor, est souvent oubliée et pourtant d'une importance capitale. Elle repousse la guerre hors de Valence pour presque 1 an!

Personnellement, je pense qu'une stratégie globale défensive aurait été plus bénéfique pour la République en utilisant (comme les nationalistes l'utilisèrent) une armée de manoeuvre permettant de contrer une offensive Nationaliste rapidement. Une offensive n'a un résultat positif seulement si le terrain gagné au prix de vies humaines est conservé suffisamment longtemps.

Tous ça est le resultat d'un commandement non unifié,ou chacun preche pour ça paroisse, un mauvais emplois des matériels disponibles tel que les blindés pourtant nettement superieure aux blindés Nationalistes, pas de vrais doctrine militaire chez les republicains.

c'est clair que la politique prime sur l'aspect militaire coté républicain , même dans les défaites , les responsabilités sont toujours reportées sur tel ou tel parti ou groupe qui n'a pas assuré (quand on ne dit pas qu'il a carrément trahi ou qu'il fait partie de la 5e colonne) et jamais le commandement ne remet en question ses choix ...

On peut dire que les républicains étaient meilleurs dans la défensive et qu'ils auraient du s'en contenter en pratiquant la guérilla sur une grande échelle pour géner les nationalistes au lieu de se lancer dans des offensives extrèmement couteuses !

A rajouté une aviation plutot dépassé coté Républicains.

bah , pas pendant un bon moment quand même, il me semble que les avions républicains étaient plutôt bons (ouioui le spécialiste répond nous ?!) .
on peux argumenter du manque d'avions aussi mais à part le pays basque vraiment dépourvu de ce coté là (et pas spécialement aidé par le gouvernement républicain !) , les avions ne manquaient pas pour appuyer les offensives , il semblerait que la coordination n'était pas le fort des républicains non plus ...

Pour l'aviation c'est surtout le nombre et les possibilitées de renouvellement des appareils, ainsi que le manque de bombardiers par rapport a l'aviation Nationnaliste.

Je ne suis pas un expert en aviation, mais au niveau de la chasse les Républicains avaient souvent le dessus en début de guerre. Par contre question bombradier, il est clair qu'ils étaient en manque.

A ce niveau là aussi il y a eu beaucoup de gachi, une unité aérienne comme les nationalistes disposaient aurait pu être plus efficace... D'autant plus que la République disposait des meilleurs aéroport d'Espagne (en autre Barajas à Madrid). Les avions nationalistes se retouvaient souvent sur des aérodromes de fortune, rarement goudronnés. C'est la raison essentielle de la non-participation de l'aviation nationaliste lors de l'attaque surprise à Teruel en décembre 1937.

Citation :

On peut dire que les républicains étaient meilleurs dans la défensive et qu'ils auraient du s'en contenter en pratiquant la guérilla sur une grande échelle pour géner les nationalistes au lieu de se lancer dans des offensives extrèmement couteuses !

Entièrement d'accord, mais il est clair que le Nord avait son destin scellé... Trop loin des centres de ravitaillement de la République, coupé de la France par la prise d'Irun... et de toute façon abandonné par un gouvernement Républicain qui n'en avait pas grand chose à faire. De toute façon l'autorité Républicaine sur le Nord n'était que sur le papier : les armées crées au Nord n'ont jamais suivi le schéma dessiné à Valence!

La République a tout de même utilisé la technique de guérilla mais pas a une échelle qui permette de faire pencher la balance. Une des région où la guerilla a été la plus efficace se situe dans les Asturies, mais bien sûr sans réel contôle du gouvernement. Dans la région centre on retrouve le XIV Corps de Guerillero, formé pour ce type d'action.

En fait, il y a trois périodes à distinguer grosso merdo, par rapport à l'aviation, des deux camps.
Le début du conflit, avec une aviation démodée pour l'un comme pour l'autre, avec un léger avantage en fin de cette période pour les nationalistes grâce aux italiens, on va dire pour schématiser, 36-37.
Une deuxième période favorable à la république, grâce principalement aux soviétique, mais pas seulement, tant au niveau chasse I15(début de période), I16 (fin de période), mais aussi SB2 pour les bombardiers, plus des avions qui viennent d'un peu partout en petit nombre, on va dire en gros 37-38.
Et une fin en dents de scie, avec l'arrivée, coté Nationaliste, des avions allemands de génération WWII on va dire, 109, Stuka, HE111, etc. Mais avec encore de beaux succès du coté républicain, qui aura jusqu'à la fin, une très bonne chasse de nuit par exemple, je vous livre ça de tête, mais je replongerai le nez dans les bouquins pour vous en dire plus, promis...

donc mauvaise utilisation d'une aviation pas si inféreure en nombre et en matériel que cela finalement ?!

Bonjour à tous et bravo pour votre site!

Citation :

donc mauvaise utilisation d'une aviation pas si inféreure en nombre et en matériel que cela finalement ?!

Là je ne peux-être qu'en désaccord avec vous. Les républicains on fait au mieux en matière d'aviation avec ce qu'ils avaient. J'avais déjà traité le sujet sur un autre site...

Pour tout dire sur aviation ancienne dans /t3824-espagne-mythes-et-realites

Pour ce qui est de l'aspect matériel, le conflit était assez asymetrique dirons nous, selon la terminologie moderne. Avec le flot qui se derversait d'allemagne et d'italie et le peu qui parvenait d'URSS, la république était condamnée à plus ou moins long terme, de toutes manières...

Peut-être était telle aussi condamnée à prendre des risques afin d'obtenir des succès tactiques, qui auraient conditionné le reste; le politique, l'économique...

Cordialement